Je veux écrire,
Je veux aimer,
Je veux partir,
Je veux flamber…
Et mon visage qui prend des rides,
S’enflamme d’un moindre intérêt
Le moi-aimant,
Usé et défaillant,
Dans le naufrage qui se poursuit,
Dans le déluge qui s’annonce…
Et mon regard qui se déleste
De l’aventure qui se dénonce,
Qui se nourrit du soi-disant,
Du soi-faisant le monde…
Je veux lâcher,
Je veux partir,
Je veux baiser,
Je veux mourir…
Mon corps qui part à la dérive,
Et perd son rythme au ralenti,
Constate que tout s’effondre,
Et vit dans les débris
Dans les ruines qui se confondent,
Dans les mémoires ébahies,
Où les amours se fondent…
Les combustibles de l’infini,
Les carburants de la grande ronde
Et la fusion pour la parade,
Des jours passés au bord de la folie,
Les pieds fondus dans la mélancolie,
Les yeux crevés par le mépris,
Combien de temps encore
Dans les prisons de l’esprit ?
Je veux rêver,
Je veux bâtir,
Je veux semer,
Je veux bénir !
Mon antre ne reçoit plus la nuit,
Mon ventre ne voit plus le jour,
La source qui m’emplit,
Surgit telle la fontaine des pleurs…
Je ne suis triste que par bonheur
Je ne suis gaie que par malheur
Je n’ai raison que quand j’ai tort…
Au fond de l’eau glacée il y a des pépites d’or…
Qui plonge la tête -
Se fait aimer des peurs,
Qui plonge la main -
Se fait manger des bêtes,
Qui plonge le cœur -
Se crée de jolies dettes…